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by nyfiken
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Fukushima : du plutonium détecté dans le sol de la centrale

 L'opérateur de la centrale de Fukushima-Dai-Ichi, Tokyo Electric Power (Tepco), a alimenté lundi 28 mars les doutes sur sa capacité à reprendre le contrôle de la situation en appelant à l'aide les spécialistes du nucléaire français. De l'eau hautement radioactive s'échappait lundi du réacteur numéro 2, Greenpeace déclarant avoir mesuré un taux de radioactivité inquiétant à 40 kilomètres de la centrale, endommagée le 11 mars par un séisme et un tsunami dévastateurs. De plus, selon les dernières informations, du plutonium a été trouvé, lundi, dans le sol de la centrale accidentée.


Cinq prélèvements ont été effectués sur le site. "Les (cinq) échantillons ont mis en évidence la présence de plutonium 238, 239 et 240", a précisé un porte-parole de Tepco, estimant que "la faible concentration ne présente pas de danger pour la santé". Contacté par Le Monde.fr, Roland Masse, ancien directeur de l'Office de protection contre les rayons ionisants (OPRI), confirme que le plutonium présente peu de risques pour la santé. "Tout dépend des circuits de transmission à l'homme et des doses reçues, mais le plutonium est très vite éliminé par l'organisme. En revanche, la présence de plutonium autour de la centrale de Fukushima est inquiétante dans la mesure où elle démontre l'existence de fuites dans le cœur d'un réacteur."

FORT TAUX D'IODE RADIOACTIF EN MER


Quelques heures plus tôt, Tepco avait indiqué que de l'eau fortement radioactive s'était échappée des bâtiments des réacteurs, une découverte qui fait craindre une pollution massive autour du site, notamment de la mer, toute proche. "Nous avons trouvé de l'eau accumulée dans des puits de regard d'une tranchée souterraine débouchant à l'extérieur du bâtiment, avec un niveau de radioactivité supérieur à 1 000 millisieverts par heure", a indiqué un porte-parole de la société Tepco. Ces puits sont situés à une soixantaine de mètres de l'océan Pacifique et l'eau contaminée pourrait avoir ruisselé jusqu'au rivage, a-t-il précisé. C'est la première fois que les ingénieurs de Tepco annoncent la présence d'eau polluée à l'extérieur.

Cette accumulation d'eau hautement radioactive suscite la crainte d'experts américains. "Il y a un énorme volume d'eau contaminée par de la radioactivité (...) et il est difficile de savoir d'où vient cette eau qui ne devrait pas se trouver là en d'aussi grandes quantités", a déclaré Dave Lochbaum, un ingénieur nucléaire de l'Union of Concerned Scientists, un organisme scientifique américain indépendant à but non lucratif. "Ils doivent maîtriser ce problème, trouver des endroits pour stocker cette eau et des usines capables de la traiter pour en retirer autant de radioactivité que possible", a jugé M. Lochbaum.


Lundi, l'Agence japonaise de sûreté nucléaire a ainsi annoncé avoir mesuré un taux d'iode radioactif 1 150 fois supérieur à la norme légale dans l'eau de mer prélevée à trente mètres seulement des réacteurs 5 et 6. Jusqu'à présent, les tests, réalisés par l'opérateur Tepco, étaient pratiqués au sud de la centrale Fukushima 1, à la sortie des réacteurs 1 à 4, les plus endommagés, où le taux d'iode 131 était dimanche à un niveau près de 2 000 fois supérieur à la normale.

L'ONG Greenpeace a plaidé lundi pour l'extension du périmètre d'évacuation autour de la centrale : l'organisation environnementale affirme que la radioactivité est de 10 microsieverts par heure dans le village d'Iitate, à 40 km au nord-ouest de la centrale, soit 20 km hors de la zone évacuée. Mais l'Agence japonaise de sûreté nucléaire a estimé que ces mesures ne pouvaient être considérées comme fiables.


EDF, AREVA ET LE CEA APPELÉS À L'AIDE


Signe que la situation ne s'améliore pas, Tepco a fini par demander, lundi, "l'appui" de groupes industriels publics français pour faire face à la crise sur le site, en l'occurrence d'EDF, d'Areva et du Commissariat à l'énergie atomique, a indiqué sur RTL le ministre de l'industrie français, Eric Besson. Interrogés par l'AFP, ni EDF ni Areva n'étaient en mesure de préciser dans l'immédiat la nature exacte de cet appui.




La centrale de Fukushima, le 17 mars. AP


Selon Tepco et l'Agence de sûreté nucléaire, la radioactivité relâchée dans la mer se dilue avec les marées, et le risque sur les algues et les animaux marins n'est pas important. L'iode radioactif se réduit de moitié tous les huit jours.


Tepco a reconnu s'être trompé en annonçant dimanche matin un niveau de radioactivité "10 millions de fois plus élevé" qu'en temps normal dans une nappe d'eau qui s'est échappée du réacteur 2, une erreur jugée "inacceptable" par un porte-parole du gouvernement japonais. "Le gouvernement a ordonné à Tepco de ne pas recommencer", a-t-il ajouté. Depuis le 11 mars, les systèmes de refroidissement de quatre réacteurs sont en panne, entraînant de multiples incidents et des rejets radioactifs.

Nicolas Sarkozy au Japon
Le président français effectuera une courte visite au Japon à l'occasion de son déplacement en Chine, mercredi et jeudi, a affirmé lundi un responsable UMP. M. Sarkozy, qui préside également en 2011 le G20, entend ainsi manifester la solidarité de ce forum des principales puissances économiques, après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars. – (avec AFP)



Le PDG de Tepco malade au plus fort de la crise
Le PDG de la compagnie exploitant la centrale nucléaire de Fukushima, Tepco, a été malade et alité pendant une partie de la crise, ont rapporté lundi les médias. Masataka Shimizu, 66 ans, est tombé malade le 16 mars, soit cinq jours après le séisme, et a pris une semaine d'arrêt de travail, quittant ainsi le groupe de crise mis en place par le gouvernement et la compagnie électrique, a rapporté un des grands journaux japonais, le Mainichi Shimbun, citant des responsables de Tokyo Electric Power (Tepco). Le PDG a depuis lors récupéré et a repris le travail, a précisé l'agence Kyodo. Critiqué par les médias pour son absence depuis de la début de la crise, M. Shimizu est apparu pour la dernière fois en public le 13 mars. En son absence, c'est le vice-président de la compagnie électrique, Sakae Muto, qui a occupé la scène publique depuis le début de la crise. – (avec AFP)




Après le séisme au Japon
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Dans , édition du 27 mars 2011


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by nyfiken | 2011-03-29 06:39